Moray MacLennan, CEO de M&C Saatchi Worldwide, de passage à Genève
Moray MacLennan, CEO worldwide de M&C Saatchi, était aujourd’hui de passage à l’agence genevoise M&C Saatchi. L’occasion pour rencontrer ce publicitaire dont l’agence est notamment en charge de la campagne pour le parti conservateur britannique contre le Brexit.
A quelques jours de la votation, la halte genevoise est donc un break bienvenu. De quoi permettre au responsable de ce réseau international de rencontrer la seule agence suisse du groupe. Pour rappel, la spécificité de M&C Saatchi est une fédération d’agences indépendantes menées par des publicitaires entrepreneurs qui ont pris le risque de créer leur structure. Lancé voici 20 ans, ce réseau est présent dans 25 villes de part le monde. L’agence de Genève a été ouverte en 2009. Cette année, six nouvelles agences viennent d’être intégrées dont notamment une à Mexico et à Jakarta.
Le principe de réseau publicitaire a-t-il encore un sens dans un monde connecté et fractalisé ?
Moray MacLennan : Nous ne nous voyons pas comme un réseau dont le centre vit des ressources de ses satellites. Chez M&C Saatchi, nous avons recruté ces deux dernières décennies des personnes de talent qui travaillent sur des marchés importants. Notre but n’est pas d’être partout. Nous croyons dans la diversité et la complémentarité. Nous ne sommes pas un géant et nous n’avons un seul grand client. Nous avons choisit la voie du milieu…
Pourtant votre moto est « Brutal Simplicity of Thought » : que doit-on comprendre ?
Maurice Saatchi (ndrl. co-fondateur de l’agence avec son frère Charles) se plaît à résumer ce slogan en rappelant un des propos du boxeur récemment décédé Cassus Clay (Mohammed Ali) : I know where I’m going and I know the truth, and I don’t have to be what you want me to be. I’m free to be what I want. On ne saurait dire mieux !
En quoi Genève est une place importante pour M&C Saatchi ?
De part la présence de multinationales et de marques globales. Le travail réalisé par Olivier Girard prouve que nous avons eu raison d’avoir misé sur cette ville.
Le web ne semble plus être un casus belli pour les publicitaires. Qu’en pensez-vous ?
Là n’est plus le débat. Dans le fond notre métier n’a pas vraiment changé : nous devons encore et toujours trouver une manière originale de communiquer une information au travers des canaux existants. Ce qui est compliqué c’est d’adapter ces messages à tous les médias. Leur multiplication et l’éclatement des audiences est le défi avec lequel nous devons tous faire face que l’on travaille dans le monde de la publicité ou du digital.
L’an dernier, votre réseau s’est particulièrement distingué aux Cannes Lions. Qu’en sera-t-il cette année ?
Les prix ne servent que si on les gagne ! Il est vrai que l’an dernier, nous avons gagné 15 Lions. Mais il faut rester lucide et comme dirait Maurice Saatchi « don’t be so insecure ». Ce qui compte c’est le travail réalisé pour ses clients. Les prix ne sont que du baume pour notre ego.